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Agriculteurs : entre la colère du public et leur propre désir de transition

  • acserb78
  • 8 août
  • 5 min de lecture

7 800 agriculteurs ont contribué à une enquête du Shift Project

 

Nous avons été nombreux à être interpellés, voire choqués, par des débats comme celui né autour de la loi Duplomb. Une pétition rassemblant plus de deux millions de signatures a montré une inquiétude citoyenne profonde face à certaines pratiques agricoles et à l'usage de produits qui impactent notre environnement et notre santé. Cette mobilisation est légitime. Elle est le signe d'une prise de conscience collective.

Mais derrière ce constat, une autre réalité, moins visible et plus complexe, se dessine dans nos campagnes. Une réalité que vient d'éclairer une grande consultation effectuée par le The Shift Project auprès de plusieurs milliers d’agriculteurs et qui révèle que 93% des agriculteurs se disent prêts à engager ou à accélérer leur transition agroécologique.

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Un désir de changement massif mais silencieux

93% ! Ce chiffre est capital. Il brise l'image d'une profession qui serait par nature opposée au changement. Non, la quasi-totalité de nos agriculteurs ne sont pas dans le déni. Ils sont au contraire en première ligne face au dérèglement climatique : sécheresses, inondations, maladies... ils en subissent les conséquences directes. Ils voient la santé de leurs sols se dégrader et la biodiversité, leur première alliée, s'effondrer. L'envie de faire autrement n'est pas une lubie de citadins, c'est une nécessité de survie pour eux aussi.

Alors, comment expliquer ce décalage ? Si 93% veulent changer, pourquoi la transition semble-t-elle si lente et compliquée ?


Un "MAIS" qui change tout : la peur de disparaître

Le même rapport nous donne la clé. Si 93% sont prêts à changer, ils sont aussi :

  • 80% à être inquiets pour la viabilité économique de leur ferme.

  • 87% à conditionner cette transition à un accompagnement.

Un agriculteur ne peut pas devenir le fer de lance de l'écologie s'il doit pour cela mettre la clé sous la porte. Comme nous l’oublions trop souvent, aucune Loi ne limite le temps de travail des agriculteurs (pas de 35h, pas de jours ferriers chômés) et beaucoup sont déjà contraints de vendre à perte (une des rares professions autorisée à le faire (obligée?) ), pris en étau entre le coût des intrants, la baisse des rendements et la pression des prix de la grande distribution et des marchés mondiaux.

Engager une transition, c'est prendre un risque immense :

  1. Un risque économique : Changer de pratiques (moins d'engrais, plus de rotations de cultures, etc.) signifie une baisse de rendement quasi certaine les premières années. Qui compense cette perte ?

  2. Un besoin d'accompagnement technique : L'agroécologie est complexe. Elle demande de nouvelles connaissances, de nouvelles compétences. Les agriculteurs ont besoin de formation et de conseils, pas de dogmes.

  3. Un besoin de politiques cohérentes : On ne peut pas demander à un agriculteur de préserver les haies et les zones humides (loi ZAN) tout en le poussant à s'agrandir pour survivre face à une concurrence internationale féroce, sur des terres agricoles sans cesse grignotées par l'urbanisation (loi SRU).


Alors quel avenir pour nos fermes si produire signifie perdre de l'argent ?

 

Reproduction Shift Project
Reproduction Shift Project

De l'opposition à l'action : notre pouvoir est dans notre panier

La colère citoyenne est un moteur. Mais pour qu'elle soit vraiment utile, elle doit se transformer en action. Si nous voulons l'agriculture que nous appelons de nos vœux – plus respectueuse de la biodiversité, de l'eau et des sols – nous devons en créer les conditions.

Bien sûr, des changements structurels sont indispensables, comme une juste rémunération et un soutien politique et technique à la hauteur des enjeux. Ce sont des combats collectifs essentiels, mais du ressort de nos "Politiques".

Cependant il existe un levier que nous pouvons tous actionner, dès aujourd'hui, ici, à Jouars-Pontchartrain comme ailleurs. C'est le plus puissant : notre soutien de consomm'acteurs.


La plaine de la Haute Mauldre (G. Sennezergues)
La plaine de la Haute Mauldre (G. Sennezergues)

Ce soutien concret, nous pouvons l'exercer chaque semaine. Sur notre commune, les solutions existent : les deux AMAP* et l'Épicerie Participative (EPI)* en sont de parfaits exemples. S'y fournir, c'est choisir de soutenir directement des producteurs locaux, de leur garantir un revenu digne et de valoriser leur engagement dans la transition.


Comme l'ACSERB a essayé de le faire avec « Les Enfants Céréalisent », notre rôle, en tant qu'association de sauvegarde de l'environnement rural, est de créer des liens. D'expliquer que pour obtenir l'agriculture que nous voulons – plus respectueuse de la biodiversité, de l'eau, des sols et de notre santé – il faut créer les conditions de sa réussite.

Devenir un consomm'acteur, c'est aussi simple que :

  • Être plus vigilant sur la provenance de nos aliments.

  • Favoriser le local et le "de saison" pour limiter les intermédiaires.

  • Accepter de payer le juste prix pour la qualité, car un produit qui respecte la terre, la biodiversité et le travail humain a une valeur que l'industrie agroalimentaire a voulu nous faire oublier.

Le combat pour un autre modèle agricole n'est pas un combat contre les agriculteurs, mais un combat à mener avec eux. Ils nous disent qu'ils sont prêts. En devenant des consommateurs exigeants et solidaires, montrons leur que nous sommes, nous aussi, prêts à les accompagner.

Les Sages estiment que la réintroduction de l'acétamipride est contraire à la Charte de l'environnement, un document de 2004 à valeur constitutionnelle. Cette interdiction de l'acétamipride en France ne signifie malheureusement pas qu'il disparaît de nos assiettes. La raison est simple : ce pesticide reste autorisé au niveau de l'Union Européenne jusqu'en 2033.

Par conséquent, la France peut importer et vendre des produits venant de pays (y compris de l'UE) où son usage est légal, à condition que les résidus ne dépassent pas les Limites Maximales de Résidus (LMR) fixées par l'Europe.

Voici les produits importés les plus susceptibles de contenir des résidus d'acétamipride :

  • Les fruits : C'est la catégorie la plus concernée. Soyez particulièrement vigilants sur la provenance des :

    • Cerises (notamment d'Espagne ou d'Italie)

    • Pêches, prunes et abricots

    • Pommes et poires

    • Agrumes (oranges, citrons)

    • Melons

    • Noisettes (la Turquie est un grand producteur mondial)

  • Les légumes :

    • Tomates (notamment d'Espagne ou du Maroc)

    • Poivrons

    • Pommes de terre

    • Artichauts

En résumé, de nombreux fruits et légumes que nous importons de nos voisins européens (comme l'Espagne et l'Italie) ou de pays plus lointains (comme la Turquie ou les pays du Maghreb) sont légalement traités avec des produits que nous interdisons à nos propres agriculteurs.

C'est précisément cette situation que les agriculteurs français dénoncent comme une concurrence déloyale. On leur impose des contraintes environnementales strictes, ce qui est une bonne chose, mais on les met en compétition directe avec des produits qui n'ont pas respecté les mêmes règles. Cela renforce l'importance, comme nous l'évoquions, de privilégier les circuits courts et de bien s'informer sur l'origine de ce que nous mettons dans notre panier.

Signer une pétition, c’est bien… devenir CONSOMM’ ACTEURS, c’est plus contraignant, mais c’est sans doute la seule option pour aider nos agriculteurs dans leur volonté d'une transition nécessaire!


*AMAP et Epicerie Participative vous ouvrent les bras à Pontchartrain

Du Bon, du Bio, du Local, du Solidaire, à Prix Juste !

AMAP : Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne

Epicerie participative de Jouars Pontchartrain

 

Pour aller plus loin :


#Acserb #agriculteur  #pétition

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